Lara Diebold est médecin de sapeur-pompier professionnel, membre du service de santé et de secours médical et chef du groupement de la médicalisation des secours au sein du pôle de l'analyse des risques et de l'organisation des secours.
Pourquoi avez-vous décidé de devenir sapeur-pompier professionnel ?
« J’ai été confrontée à la fonction de sapeur-pompier dès le plus jeune âge. Mon grand-père et mon père étaient tous les deux sapeurs-pompiers volontaires. À l’époque, malgré mon âge, j’étais très impliquée, je participais même à quelques missions, comme donner l’alerte, vérifier les poteaux d’incendie, par exemple. Malgré cela, je n’étais pas prédestinée à ce métier. Je me suis tournée vers les études de médecine tout en pratiquant le basket-ball en compétition, ce qui me prenait énormément de temps. À la suite de mes études, j’ai pu occuper un poste en réanimation/SMUR et je me suis spécialisée dans la médecine d’urgence. C’est d’ailleurs durant cette période que j’ai commencé à côtoyer de nombreux sapeurs-pompiers et que je me suis rendue compte de la nécessité d’un langage commun. J’ai alors décidé d’assister à plusieurs stages dont celui du secours routier et de participer à la formation des sapeurs-pompiers. En 2012, j’ai été contactée par le SDIS 67 puisqu’un poste de médecin de sapeurs-pompiers professionnels se libérait et j’ai intégré le service de santé et de secours médical (SSSM) en 2013. »
Comment conciliez-vous votre vie professionnelle et personnelle ?
« C’est un métier qui est très prenant et nous passons beaucoup de temps au travail afin de répondre à l’ensemble de nos missions. Afin de concilier le tout, il faut s’astreindre à s’imposer des temps de repos pour les consacrer à la vie personnelle et familiale, sinon on est vite débordé. »
Médecin de classe normale Lara Diebold
Que vous apporte votre métier au quotidien ?
« Je trouve ce métier très enrichissant. Il me permet de côtoyer un grand nombre de personnes issues de milieux et de domaines très différents. Cela change beaucoup du milieu hospitalier où j’étais entourée de personnes du domaine de la santé uniquement.
Les missions sont également très diversifiées. Je participe à la fois aux travaux de réflexion en particulier sur les missions de secours aux personnes mais je peux aussi être amenée à aller en intervention essentiellement grâce aux gardes sur Dragon 67, l’hélicoptère de la sécurité civile, à effectuer des visites d’aptitude pour les sapeurs-pompiers, à participer à la formation des infirmiers… . En ce moment, je participe à la vaccination contre la COVID-19. Ce qui est intéressant dans mon métier, c’est qu’il n’y a pas de journée type, on ne sait pas de quoi demain sera fait. »
Que conseilleriez-vous à une femme qui souhaiterait s’engager ? Quelles sont les qualités requises ?
« Pour les femmes qui souhaiteraient s’engager en tant que sapeur-pompier, je leur dirais de se lancer sans a priori. Il faut surtout s’engager par passion et par envie d’aider les autres.
Il faut avoir du caractère et ne pas avoir peur de s’affirmer. Une bonne condition physique ainsi qu’un attrait pour l’activité physique sont indispensables mais avoir des qualités humaines et relationnelles est également essentiel. Pour finir, l’esprit d’équipe est la clé de ce métier. Il s’exerce à plusieurs, en équipe, il faut donc savoir s’entraider et être solidaires, il faut aimer cet aspect-là et ne pas être individualiste. »